Exposition du 2 octobre au 17 décembre 2005 “The Void” «Si ce monde vous déplait, vous devriez en produire quelques autres» (P.K.Dick) R&Sie(n), François Roche, Stéphanie Lavaux, Jean Navarro, architectes. Le CAC Brétigny propose à la Sarl d’architecture d’intervenir à partir d'un centre d’art. Les architectes François Roche, Stéphanie Lavaux, Jean Navarro de l’agence R&Sie(n) presente le projet “The Void”. De la consommation du vide Le Void était une petite pièce sans importance, juste pluggée à la grande salle des banquets, là où on festoyait chic au temps de l’Angleterre Elisabéthaine . Au Void on pouvait manger des bonbons, justement nommés les « voids » ; sorte de coques de sucre évidées et glacées. Les « voids » se dégustaient dans le Void, et ceci pendant que la tablée principale était, elle, débarrassée accessoirement des reliquats du repas, et principalement de la cérémonie qui s’y était tenue. Au-delà de ce vide constitué d’autres vides emmaillotés de sucre, l’espace du « Void » avait la particularité d’aplanir voir d’abolir les modes de représentation sociale ; nul Lord ne pouvait se prévaloir de son titre. La parole était libérée des mécanismes de stratifications propres à la monarchie Anglaise . Cette préfiguration démocratique laissaient les hommes s’y dénuder; les masques tombaient, les langues s'y déliaient, les opinions s’individualisaient, se subjectivisaient – et chacun avait une connaissance instantanée et simultanée des échanges. Le « void » c’était cela : une petite pièce où ceux en charge de la fonction publique ne se distinguaient plus de ceux qu’ils étaient en charge d’administrer ! Nulle autorité ne préfigurait les comportements ; il suffisait de consommer les « voids » pour prendre le risque d’un mouvement en « train de se faire », d’une transaction en temps réel, dans une unité de lieu et d’espace, en pleine lumière, et non dans le boudoir insonorisé d’une échoppe politique, en temps différé. Ce lieu « horizontal » n’interdisait pas le conflit, mais il ne pouvait se développer qu’en direct, et ne se négocier que dans les mêmes conditions. Mais dès que la table du banquet s’en trouvait à nouveau garni, le Void se vidait, chacun reprenait son rôle et la cérémonie sociale se jouait à nouveau. > Le Void / 2005 Le Void, à Brétigny, c’est un lieu où se nouent simultanément plusieurs réalités : une enquête publique sur le devenir d’un fragment urbain, un projet de phyto-regénérescence, l’implication d’un Centre d’Art hors de ses limites. Les résultats de cette enquête dite, non préméditée, conditionnent une esthétique et une programmatique. L’opération expérimentale agit comme un déclencheur. Au creux du Void, les représentant des collectivités territoriales et les citoyens sont face à face…une même incertitude, un même trouble…nul ne peut réellement anticiper ce qu’il peut s’y passer. Bien que beaucoup l’ait désiré , nul ne l’a planifié. Maintenant, il va bien falloir faire avec … et négocier avec les principes de réalité de cette bio-transformation. Mais le Void c’est aussi la matière nécessaire à la préparation du sandwich-brunch-méchoui, la substance première de l’échange alimentaire, à défaut de sucreries glacées... ________ Le projet de restructuration intègre : -Des locaux associatifs (500 m_) situés dans le mouvement des sols, leur affectation sera déterminée durant l’hiver 05-06, suite à un débat public. -Un skate parc de 1000 m_ dont le dessin et la réalisation seront élaborés en partenariat avec l’école professionnelle qui lui fait face. -Un parking public de 200 places sur le mouvement du sol -Une transformation hybride du bâtiment existant afin de le réimplanter « physiquement» sur le domaine agricole, en lisière des champs, et de l’intégrer dans des processus de phyto recyclage-assainissement de son propre environnement. Les principes de phytodégradation sont principalement dans ce projet liés à la mise en place de capacité de filtration, de recyclage et d’assainissement par les plantes de l’ensemble des eaux usées, provenant tout autant du bâtiment que du parking. La végétation mise en place est de type hydro-aéroponique, c'est-à-dire en culture hors-sol. ________ > |